Petite réflexion sur la fin des encyclopédies papiers et de ce réflexe quasi-automatique de prendre son téléphone quand on ne sait pas quelque chose … Et tout ça pour Radio Campus Paris. Bonne lecture !
Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Encyclopedia Britannica, Universalis, Tout l’univers, Quid. Je vous pleure. Vous avez contrairement à votre savoir, disparu. Laissant une place vide dans les bibliothèques sauf pour ceux qui par nostalgie ont gardé vos versions non mise à jour dans lesquels François Mitterand est toujours président, le mur de Berlin encore debout et Boris Eltsine a 4 grammes se tape une barre avec Bill Clinton sur un fond de désastre journalistique. Malheureusement, il faut chaque année de la place pour le dernier Musso-Levy alors à quoi bon vous garder, vous les obsolètes ….
Bien sur si tu as moins de 20 ans, tu n’as certainement aucune idée de quoi je parle, sauf si tu as mis les pieds par hasard au CDI de ton collège et que par chance l’un de ces ouvrages calaient difficilement ton bureau équipé d’un ordinateur avec l’image vacillante qui essayait de remplacer les livres sus-nommés ! Pour toi aujourd’hui le Larousse, c’est un petit blagueur qui rajoute des « LOL » et des « MDR » en ces pages pour avoir l’air jeune.
Car oui quand j’étais petit avant de comprendre que je pouvais tout savoir en tapant une phrase dans un moteur de recherche, on m’a appris à chercher dans un glossaire, à faire des copies en noir et blanc des encyclopédies illustrées que je coloriais derrière pour que ça ressemble au couleur de l’illustration de base.
Je repensais à ça récemment, bien que les exposés étaient une corvée, c’est un moment que j’ai regretté en grandissant et en vieillissant, mine de rien je produisais un contenu, quasi unique, mon voisin de classe ne pouvait pas avoir le même. Parce que j’avais interprété, concassé, analysé dans ma tête pour en ressortir l’essentiel et ce que je trouvais pertinent, ça a permis de développer mon esprit d’analyse et une forme de prise de recul, pourtant le papier si proche mettait une distance puis on ne pouvait pas le quitter comme on quitte une page Wikipedia.
J’ai l’impression que notre mémoire à long terme est de moins en moins stimulée, rien à voir avec l’intelligence mais la donnée arrive tellement vite pour en remplacer une autre qu’on plus le temps d’appendre, on gobe ce que l’on nous dit sans filtre ni recul. En tant que prof récemment, j’ai remarqué que le premier réflexe des étudiants quand tu leur poses une question c’est de prendre son ordi pour voir si il y a une réponse toute faite sur internet. Mais ça marche aussi avec tes amis en soirée, quand il y a un dilemme et je pense qu’on l’a tous vécu. Le premier réflexe n’est pas de chercher dans sa tête mais sur son téléphone.
Du coup, tu rentres dans un schéma, une question > une réponse. Tu coupes finalement les discussions, les débats, les partages en live des discussions où l’on se demande comment on en est arrivé la … ça coupe court à la curiosité, ton cerveau conclu par « Merci c’est ce que je voulais savoir » tu lui donnes trop vite la récompense, laisse le chercher un peu !!!
Je pense qu’il faut qu’on torture un peu notre cerveau, gentiment hein, pas besoin de se caler des électrodes sur les oreilles et s’envoyer du jus dès que l’on ne sait pas quelque chose. Il suffirait de perdre le mauvais réflexe de sortir son appareil, car votre cerveau n’est pas au bout de votre main.
Et je conclurai simplement aujourd’hui pour ce petit billet d’humeur, ce n’est pas parce que l’on sait où se trouve le savoir, que l’on doit perdre le plaisir de le chercher.
Une réponse à “Encyclopédie, mais t’es pas là, mais t’es où ?”
Ta réflexion à trouver écho dans ma soirée d’hier ou au cours d’un jeu entre ami personne n’a été foutu de savoir ce qu’est le « Quid » … j’ai mal à mon encyclopédie… wikipédia l’a tué