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Lettre ouverte à Abraham Maslow : Tout va trop vite – Pour le Comptoir Digital

Hey, ça faisait un moment que je n’avais pas posté ici, le travail, la vie tout ça. Je voulais partager avec vous la chronique que j’ai écrite pour le Comptoir Digital sur Radio Campus. Le thème était le bad buzz et la désinformation, j’ai donc décidé d’écrire une lettre à l’un de mes idoles. Abraham Maslow, célèbre pour sa pyramide du même nom et pour ses recherches sur les motivations humaines.

Abraham Maslow, si tu m’écoutes, je tenais à officiellement te dire bravo. Tu as été visionnaire, quand tu as publié A Theory of Human Motivation en 1943 tu avais tout compris, vraiment tout. Tout est là ou au moins l’essentiel de ce que nous vivons aujourd’hui.

Dans ton besoin d’appartenance et d’amour tu nous as créé Facebook et quand tu nous parles de reconnaissance tu venais d’inventer Twitter.

Tu aurais pu être riche Abraham.

Bon par contre tu m’en veux pas, au fil du temps, l’humain (homo economicus) que tu appréciais tant à un peu revu l’échelle des besoins.

La survie ? ça ne nous intéresse plus. Pour manger et se vêtir il y a des magasins. Pour dormir on loue un appartement et pour se chauffer, il y a EDF. Bon le seul besoin de survie qui persiste aujourd’hui c’est la sexualité. Et encore d’après certains chiffres sur internet certains pensent qu’on est mieux servi que par soi même.

La sécurité c’est devenu trop cher. La stabilité de l’environnement dans lequel on vit, je t’avoue que c’est un peu chaud. Je ne sais pas si tu es au courant mais niveau boulot, santé, immobilier c’est la crise. Du coup on cherche un peu autre chose pour nous rassurer.

L’APPARTENANCE et L’AMOUR :

Ah cela, on veut aimer et appartenir à un groupe. Et les réseaux sociaux l’ont bien compris, diviser pour mieux régner.   (les politiques aussi d’ailleurs)

Bon je sais que pour toi, ça partait d’un bon sentiment, ce côté fleur bleue que tu avais tant. Obtenir un statut social, savoir se positionner par rapport à un groupe et s’y intégrer, pouvoir s’exprimer et partager. Toi bien sûr tu voyais ça dans un petit groupe, tu ne pensais pas à l’ampleur que cela allait prendre. Pourtant en 43 le communautarisme on est en plein dedans et cela avait fait beaucoup de dégâts. Cruauté gratuite, jugement sans procès, dénonciation et j’en passe.

Et oui Abraham, bien qu’il y ai eu des horreurs passées, aujourd’hui encore on nous demande de choisir un camp. Et cela prend des proportions énormes pour pas grand chose. Je te l’avoue entre nous, on en fait des caisses pour rien. Aujourd’hui tu te dois de faire partie d’un groupe quel qu’il soit, d’avoir un avis sur tout et surtout de ne pas te priver de le donner sans vérifier quoi que ce soit. Que tu sois politique, internaute, ou un simple enfant de 3 ans, tu as déjà ton avis sur les questions fondamentales du monde … « Est-ce qu’un Iphone c’est mieux qu’un samsung ? » « Est-ce que One Direction c’est mieux Justin Bieber ». Et tu vas te battre des heures pour que l’on t’écoute alors qu’il n’y aucune chance de convaincre.

Aaaaah Abraham, Si tu les voyais se battre autour d’une question de goût ; nous sommes à la limite de la religion voir du ridicule. Mais certains sont passés au-dessus de l’appartenance, et c’est la qu’intervient le besoin n°4.

RECONNAISSANCE

Quand tu parlais de sortir du lot, tu pensais à ça ? filmer son gamin qui pète, son chat qui saute dans le vide, ou copier le travail sincère d’un amoureux transi comme un hommage .

Rassures moi, tu voyais quelque chose de plus profond et d’intellectuel, ce que tu voyais dans la reconnaissance c’était l’affranchissement et l’indépendance. Mais aujourd’hui, il n’y a que dépendance dans la quête de reconnaissance. On ne fait plus rien gratuitement, on vend nos propres sentiments Abraham, dans un seul objectif faire du buzz. Ce que tu voyais toi quand tu parlais d’être apprécié c’était à sa juste valeur, sans artifice que l’on reconnaisse des compétences, tu parlais de variation et d’innovation dans ses tâches quotidiennes, sortir de la routine et surprendre pour finalement être reconnu.

Pour finalement se réaliser pleinement et s’épanouir. Et quand tu parlais d’indépendance, tu voulais dire savoir évoluer sans avoir besoin du regard des autres, être écouté et consulté sans avoir à courir.

Et je terminerai là-dessus Abraham, parce que tu vois quand je relis tes textes, je me dis quel gâchis, quelle perte de temps, tu avais vraiment tout compris, sauf que tu ne l’avais pas mis à une échelle mondiale, à un tel niveau de résonance que la moindre vibration peut créer un tsunami. Ou le moindre soupçon de créativité est vécu comme du génie. Nous sommes tellement dans l’attente, que nous ne prenons plus le temps de réfléchir. Nous ne prenons plus le temps d’éduquer, nous ne prenons plus le temps d’apprendre. Nous crions aussi vite au scandale qu’au génie, il n’y a plus d’échelle de valeur.

Je vous le dis mes amis tout fou le camp.

Retrouvez le podcast de l’émission et dégustez les chroniques de Cyroul, du Dr Web : Stéphane, De Martin Heron et de Fouapa

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  1. Mémoire | Pearltrees

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